Alors voilà une de mes dernières nouvelle... C'est trop pas mon style jtrouve ><". Enfin, ça m'a pétée, cherchez pas. Avis ? ^^
Femme libérée
Ca y est, c’est officiel. Je suis libre. Je sors vivante de tout ça. Vivante ! Je vis ! Je respire, par la bouche, par le nez. Je ressens le froid, la chaleur et plus que cela même. Je vis. Chose incroyable qu’est cela. Depuis quand ai-je ce droit ? Je peux vivre. Enfin. Et puis, ce mot, cette chose qui me paraissait si loin, depuis quand est-elle à moi ? La liberté… J’ai l’impression d’avoir des ailes dans le dos. Je pourrais m’envoler. Oui, même sans avoir d’ailes je pourrais voler dans ce ciel si bleu, si pur, si beau. Un poids est parti, comme enfui loin de moi. Je suis prête à partir loin ou à rester. Qu’importe… Je peux voir. Pire que ça : Je peux être. Ce « je », qu’était-il avant sinon à lui ? Ce « Je », qu’est-il maintenant sinon à moi ? Je suis une personne. Je suis un être. Je suis une femme. Une femme qui s’est enfuie loin, très loin de son bourreau. Une femme libérée.
Je prends enfin conscience de ce que je suis. En fait, je crois que ce qui me différencie d’avant, c’est ma respiration. Je ne suis plus oppressée. Je respire vraiment à plein poumon, sans aucune peur. Avant, j’étais comme écrasée par tout ça. Par ses sentiments puérils et encombrants… Oui, avant, quand je souffrais…
C’est drôle comme ça me paraît loin. Alors que c’est tellement proche. C’était peut-être même hier. Je ne sais plus. Je ne veux plus savoir de toute façon. Mais tout ça ne s’oublie pas comme ça, du jour au lendemain. Rien n’est vraiment fini. Les souvenirs restent présents. La douleur aussi. Qu’est-ce qui faisais le plus mal finalement ? La douleur corporelle, ou l’autre, celle qui saignait mon cœur ? Qu’est-ce qui m’a fait le plus crier ? Je ne peux trancher…
Comme je me sens bien aujourd’hui ! Etre libérée de tous ces sentiments est le plus beau cadeau que Dieu est pu m’offrir. Ces sentiments qui m’oppressaient, m’enfonçaient un peu plus, me rabaissaient toujours, et me rapprochaient petit à petit de la Terre. Comment ai-je pu aimer à ce point ? Pire, comment ai-je pu l’aimer, lui, comme cela ? Je me suis enfermée, sans l’aide de personne dans cette prison au gardien si vicieux, si violent… Toute seule, toujours seule en fait… Seule, je m’enfermais là dedans, dans cette cage à sentiments idiots. De mon propre chef je décidais de ne pas en sortir. Je ne voulais pas avoir la clé de cette serrure. C’est moi qui l’avais décidé. Ca n’était en rien sa faute. Si j’avais voulu, il y aurait bien longtemps que je serais partie, rien que pour respirer autre chose que cet air empoisonné... Rempli uniquement de sentiment aveugle. Je ne pouvais rien entendre. Je ne vivais de toute façon que pour une seule personne. Pour lui. Je voulais qu’il me détruise. Il aurait été le seul à en avoir le droit et le pouvoir. Je désirais tellement que ce soit lui qui fasse cela. Il m’en a persuadée. Il fallait que je meure. Je voulais ma mort.
C’est tellement mieux de ne plus aimer. On dit que quand une fille est amoureuse, elle est cent fois plus heureuse qu’avant. Pour moi, en tout cas, c’est faux. Ne plus être amoureuse me rend cent fois, mille fois, plus heureuse qu’avant. Quand on aime on a ce besoin ridicule de hurler sa joie à tout le monde, de crier à tout le monde son bonheur, quitte à dire que tous les malheureux du monde entier ne pourront rien y changer. Et bien là c’est ça. Sauf que je ne veux plus jamais aimer de cette façon si perverse.
L’égoïsme a failli m’achever. Si lui n’avait pas fait ce pas dans ma vie, s’en était fini de moi.
J’aime d’une autre façon. C’est si bon. Peut-être vais-je enfin pouvoir vivre ma vie sans craindre les coups. Je me souviens… Un mot de travers, non, un geste, une respiration, de trop et le coup partait. Violent, douloureux et passionnel. Il y mettait toute sa force. Toute sa hargne. En fait, toute sa haine contre le monde, il la retournait contre moi. Il était Hitler, j’étais la juive. Ca c’était la douleur corporelle. Après, il y avait ces blessures intérieures, peut-être pires que toutes, qu’il m’infligeait chaque minute de ma vie passée en sa compagnie. Chacun des mots qui franchissaient le seuil de ses lèvres prenaient la fonction d’un poignard qu’on enfonce petit à petit, à plusieurs reprises, bien lentement, de la façon la plus sadique possible, dans un cœur. Dans mon cœur.
Malgré tout ce bonheur si récent, je me sens un peu triste. Femme frustrée. Frustrée de ne plus ressentir. De ne plus pouvoir aimer si passionnément, de cette façon si folle. Comment faire pour aimer à nouveau un homme après tout ça ? Je ne pourrais plus. C’est là que la tristesse m’envahit, plus que tout. Je me sens vide. Petite coquille vide, sans amour. Femme salie par l’homme. C’est encore tôt pour tirer des conclusions, mais je ne me sens plus capable d’aimer un autre homme que celui-là.
Alors je me suis faite une promesse. Tout mon surplus d’amour, plus jamais je ne le dirigerai vers ce genre de personne. Non. Tout cela sera tourné vers l’unique être cher qu’il me reste. Le dernier souvenir d’un passé. Si je ne suis plus capable d’aimer d’amour un homme, je changerai cela en amour maternel. Je n’ai jamais été maman. Et pourtant. C’est un si beau cadeau qu’on me fait là.
Je n’arrive pas à regretter d’avoir trouvé la clé de cette prison. Je renais, je vis en même temps que ce petit être dans mon ventre. Rien n’est comparable au bonheur que je vis. Au bonheur que ressent une femme libre…