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 Roman en cours :

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Pop'Smyleuse
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MessageSujet: Roman en cours :   Roman en cours : I_icon_minitimeMer 3 Mar - 21:35

Bon je sais, j'avais dit que la prochaine serait joyeuse... Ah... Mais!!! C'est pas une nouvelle ça, donc ça compte pas ! Razz
Bon voilà le roman policier en cours d'écriture que je fais, le nom est provisoire, bien entendu Wink
Le chapitre 1 est encore en cours d'écriture, loin d'être finis.


N

Chapitre 1 :

Dix-huit heures. A cette heure là, le soleil s’est déjà couché en hiver. Les lampadaires sont tous allumés et éclairent la rue d’une chaude lumière jaune. Les quelques passants, n’ayant pas encore pu se retrouver au chaud dans leur foyer ou dans leur voiture, courent presque sous le froid mordant, pressés de retrouver leur famille ou leur solitude. Les éclairages multicolores de Noëls rendent la ville de Paris accueillante et réussissent presque à faire oublier le désordre qui règne dans les grandes rues aux heures de pointes.
Dans une banlieue reculée de la capitale, des magasins se préparent à fermer, foutant parfois dehors à coup de balai les derniers clients, tandis que des restaurants commencent à s’éclairer de la façon la plus extravagante, dans l’unique but d’attirer le plus possible l’œil de client glouton affamé ou non. Des enseignes s’allument ou clignotent, fatiguées. Un clochard habillé de vieux tissus rapiécés ça et là errent avec son vieux chien, claudiquant, en quête de nourriture, d’argent, d’un foyer ou tout simplement de chaleur. Une jeune fille en mini jupe et collant, pas rassurée du tout par la nuit, fait claquer ses talons hauts sur les pavés de marbre de sorte qu’on l’entende arriver de loin.
La ville des lumières qu’est Paris s’illuminent et vis. Comme un réveil difficile, après avoir dormis tout les jours, après avoir été piétiné tout un dimanche sans répits… Paris se réveille, Paris renaît, Paris accueille la vie en ouvrant la sienne. Elle laisse enfin les philosophes penser et les mathématiciens calculer calmement. Le brouhaha quotidien de la journée n’est plus qu’un mauvais rêve… Un dimanche de Décembre, à dix-huit heures, Paris n’est plus rien qu’une ville ouverte et accueillante, sa banlieue aussi. Surtout la banlieue de Vanves. Certains finissent de travailler, les chantiers ne sont plus, le calme règne. Paris devient ville d’illusion.
Le calme règne, l’hiver est comme source de chaleur…
Et pourtant, tous savent ce que le lendemain réserve. Le travail attendra les employés, tandis que la recherche ouvrira grande ses portes aux chômeurs. Des clochards continueront leurs errances perpétuelles et les hors-la-loi leurs sales besognes…
Mais, à dix-huit heures, ce dimanche d’hiver, les gens soufflent et savourent un moment de répits. Les gens respirent.
Un homme vient de finir des préparations pour le lendemain. Il rentre chez lui, emmitouflé dans un long manteau Hugo Boss, « L’esprit, du Beau Gosse ». Sans l’esprit, vu sa démarche pressée et guère joyeuse. Il n’est pas beau, mais pas moche non plus. Quelconque en fait. Cet homme est grand et mince. Son visage caché à moitié par une longue écharpe cachemire n’inspire rien tant il reste fermé. En tous les cas, il marche vite, pas rassuré du tout lui non plus par la nuit, malgré les éclairages environnants. On dirait dit qu’il fuie; ou qu’il a peur… Pourtant, deux minutes après être sorti de son travail, le voilà qu’il pousse une autre porte immense d’un vieil immeuble Parisien, de ceux à l’architecture travaillée et magnifique. La porte, taillée sans doute en premier lieu pour un géant, eue du mal à céder tout d’abord, puis elle s’ouvrit grand, laissant le sombre bonhomme trébucher dès son entrée. Il pesta, une injure à peine audible mais incontrôlable sortie de sa bouche… Il se remit droit, regardant fièrement devant lui, secouant discrètement sa veste.
Des yeux l’observent. Il le sent, il le sait. Que ne sait-il pas d’ailleurs? Enfant né surdoué, il voit tout, sait tout et entend tout. Il a toujours été le meilleur en tout et pour tout, et il l’est toujours. La chose étrange fut qu’il n’eut jamais rien fait pour être ainsi, jamais besoin de lever le petit doigt pour être au dessus de tous. Enfin, si, il lui arrivait de le lever, son petit doigt, pour des réclamations, surtout! Mais pour autant, malgré une quarantaine bien entamée, il sera dur de vous citer un véritable travail de durs labeurs qu’il aurait pu entamer fièrement, tout seul. Cet homme sait donc tout. Il voit sans les voir cette paire d’yeux amusée l’observer. La tension lui monte. Aussi bizarre que ça puisse paraître, il se retourne gracieusement : Un pas de chaussure brillante sur le côté, un demi tour lent, laissant le temps au mystérieux observateur de présagé le pire, un coup de tête sec et distinct et enfin un battement de cil, pour mieux voir.
La concierge de l’immeuble l’observe. Du haut de son mètre cinquante, elle le regarde avec tout le mépris possible. Elle aussi a compris qu’il la sentait. Elle a sentie à l’avance qu’il se retournerait ainsi. Et elle aussi sait tout sur tout, en tout cas sur les gens de cet immeuble.
En même temps, qui est-ce qui se coltine le ménage, qui doit garder les clés quand les habitants s’en vont? Qui est-ce qui récupère les courriers, avec les factures, les cartes postales et tout ce qui va avec ? Et qui est-ce qui garde les gosses quand les adultes ont des choses plus intéressantes à faire? C’est Bibi!
_ Vous feriez mieux de regarder votre sol, Bernadette, il y a bien assez à faire avec pour vous…
Ah oui! Parce que Bernadette c’est son prénom. Et Bibi son surnom, pour les intimes. Il n’y en avait plus beaucoup, des intimes d’ailleurs. Après cinquante ans de travail dans cet immeuble, les habitants ont eu le temps de changer. Brisant ainsi les quelques amitiés que Bernadette avait pues récolter… Mais là, les habitants, elle ne les aime pas, mais alors pas du tout. Avec tous leurs airs hautains, du genre « Je pète plus haut que mon cul », comme elle aimait le dire. Il y en a quand même un ou deux qui sorte du lot, mais c’est tout. Pour le reste, elle est la bonne à tout faire. Ca elle n’en doute pas, elle sait que certain la nomme la « Bonne » entre eux. Pourtant elle n’est que la concierge. Et, dans les moments de grande solitude, Bernadette ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’elle leur était indispensable, à eux et cet immeuble, avec tout ce qu’elle faisait…
C’est d’ailleurs ce qu’elle pensa à ce moment là. Elle se sent importante. « Sans moi, mon pauvre, tu pourrais même plus vivre ici! » Et elle essaie de bomber le torse. Ca ne se voit pas trop, car elle est plutôt enveloppée. Alors, quand elle fait ça, on a plutôt l’impression que sa respiration s’accélère à cause du stress ou quelque chose comme ça. Mais malgré ça, elle toise et soutient le regard de cet homme, Monsieur Laco, si important et si bête à la fois.
Ils restèrent ainsi plusieurs longues minutes, puis quelques mots incompréhensibles sortirent de la bouche de Bernadette avant qu’elle ne rentre dans sa loge.
A cet instant là, Isidore Laco se sentit fier de lui. Fier de quoi? Peut-être d’avoir bel et bien senti sa supériorité du jour. Il aimait ça, se sentir supérieur. Il lui fallait au moins une fois une preuve de son importance par jour. C’était maladif. Mais de toute façon, sa preuve, il se la trouvait tout seul. Quand il réussissait à forcer ces gamins à lui apporter une tasse de thé par exemple. Ces gamins! Parlons-en d’eux! Qu’est-ce qu’ils sont insupportables! Rien qu’en pensant qu’en montant les somptueux escaliers de marbres, il va tout droit dans un enfer insupportable qu’il n’a lui-même pas souhaité! En s’installant ici, il pensait que la bonne ne serait pas autant fainéante et qu’elle s’occuperait correctement de ses enfants. Au lieu de quoi, elle ne faisait rien d’autre qu’astiquer le sol ! Bonne, oui! Bonne à rien aussi! Il la méprise, comme les autres. Il n’aime rien. Enfin si, il y a quand même quelques personnes qui sortent du lot…
L’immeuble est calme aux alentours de six heures. Comme d’habitude d’ailleurs, à n’importe quelle heure que ce soit. Il est grand, très grand même. On y trouve six appartements, tous très spacieux et dotés d’une décoration somptueuse digne des plus grands architectes, pour un total de quatre étages. Il n’y a pas d’ascenseurs, mais Bernadette est là pour éviter aux habitants tout déplacement inutile. Les autres habitants, Isidore Laco ne les aime pas non plus. Ils sortent tous de la même entreprise que lui; Suivi par le boulot jusqu’à chez lui! Mais voilà, si ce sombre personnage si fier a réussi à habiter ici, ce n’est pas pour rien. La société à du faire pression sur l’agence immobilière qui laissait l’immeuble à la vente pour un prix digne d’une œuvre d’art historique pour l’avoir moins chère. Sinon, on se servirait surement de cet endroit pour des expositions. Oui, c’est la société d’Isidore qui a racheté l’immeuble, puis l’a proposée à ses meilleurs professionnels pour les avoir à porter de main. Finalement, les habitations se trouvaient dans le même quartier que celui où réside l’entreprise. Comment ne pas être ainsi poursuivi par le travail? Enfin, cela ne concerne pas tellement Isidore, au grand soulagement de celui-ci. Mais cela lui faisait tout de même un sujet pour râler, un sujet pour soupirer. Une de ses choses qu’il adore faire…
Il soupira une dernière fois avant de se décider enfin. L’homme rajuste son manteau, se tient une nouvelle fois droit et fier. Puis, il avance. Un pas, puis deux. Sur le sol de marbre, chaque déplacement brise le silence inquiétant. De plus, les chaussures d’Isidore produise de ses bruits énervants, comme un « couic-couic » répétitif, malheureusement amplifiés. Les escaliers s’offrent à lui, imposants. Il sait qu’il doit monter jusqu’au troisième étage.
Pour se réconforter de la fatigue qui l’attend après l’ascension, il pense. Il pense qu’avant, au moyen âge, on construisait des châteaux, des chapelles et des tours. Des tours semblables à l’immeuble, bien que moins bien structurée. Mais tout de même, de hautes tours, que les seigneurs s’amusaient à construire. Isidore se souvient, d’une mémoire d’antan. Il se souvient que les seigneurs se servaient de ses tours comme d’un moyen pour montrer leurs puissances. Comment? Par la hauteur. Plus la tour était haute, plus l’ascension était importante, plus la richesse était grande. On avait attribué à Isidore un appartement au troisième étage. Cela prouve qu’il est supérieur à ceux d’en dessous, non ? Peut-être ne domine-t-il pas tout l’immeuble, car un étage au dessus de lui lui rappellera toujours qu’il n’est pas au sommet, mais il n’est pas tout en bas. Cela prouve bien sa supériorité non ?
Rassuré par sa réflexion, Isidore se sent mieux, voire heureux. D’un coup sec, il tend son bras, devant lui, tirant la manche et faisant découvrir une main couverte d’engelure. Il dépose celle-ci délicatement sur la rampe de l’escalier, comme si c’est une faveur qu’il fait là. Il inspira solennellement par les narines et avance. Il commence enfin l’ascension vers son foyer…

***

Ce dimanche, à dix huit heures, un homme n’a de cesse de se passer une main tremblante dans les cheveux. Cheveux ébouriffés d’un blond immaculé sale. Il se ronge aussi les ongles. Dans son bureau, il est en proie à une forte tension, prête à le rendre fou. Il attend, partager entre deux hâtes : Celle de retourner chez lui, pour être bien au chaud, et celle d’avoir le résultat de son travail. Quel travail acharné d’ailleurs! Une semaine qu’il y bosse, juste pour ce lundi là, celui du lendemain. C’est d’ailleurs une des rares fois où il passa un week-end entier dessus, sans interruption, sans rentrer chez lui. De toute façon, plus aucune femme ne l’attend pour lui préparer un bon repas. Et son garçon est surement encore sorti dehors à cette heure-ci. A part son travail, il n’avait pour l’heure rien d’autre à s’accrocher.
Mais qu’est-ce que c’est long! Pourquoi? A-t-il oublié de mentionner quelque chose dans son dossier? Ou tout est simplement mauvais, nul, qu’ils ne savent pas comment le lui annoncer? Son cœur s’accélère. Non! Si tout est bon pour la poubelle, tout le projet de demain tombe à l’eau! Se concentrer sur autre chose… La pièce…
Elle est grande et lumineuse. Un grand lustre en or est accroché au plafond, produisant une lumière aussi intense que celle du jour. Le plafond est blanc mais paré jaune. La pièce, elle, est décorée de façon moderne. Un écran plasma, servant surement pour présenter des diaporamas, est accroché sur le seul mur rouge pétard, les autres étant d’un blanc pur. Une cheminée en verre comme on en fait aujourd’hui, dégage une chaleur douce et agréable, chauffant comme il faut la pièce. Un fauteuil à roulette apparaissant bien confortable, trône devant un bureau en bois, à la décoration travaillée. Une centaine de papiers et de documents sont entassés et posés ça et là sur le bureau, attendant d’être traité, tandis qu’un ordinateur écran plat reste en mode veille. Une table entourée de chaise, sans doute pour des réunions rapides, au milieu de la pièce. Une armoire en bois avec des volutes sculptées fermée à clefs s’impose dans le bureau, à côté de la grande porte où une clef est insérée dans la serrure, attendant d’être tournée.
Cette pièce, c’est celle du grand PDG de la société, le directeur, le grand patron, le Boss. C’est la seule dotée de deux bureaux. Le grand, le mal ordonné, et celui, tout petit, un secrétaire, posé à côté de la fenêtre.
Son bureau, à lui. Juste pour pouvoir être constamment avec cet homme qu’il admire tant. En même temps, il n’avait plus trop le choix, qu’il aime ou qu’il n’aime pas son patron, c’était officiel, il en est le bras droit. Mais, cela ne lui déplaît pas…
La porte s’ouvre à la volé, d’un coup, faisant sursauter l’homme qui se trouve dans la pièce:
_ Théodore! Aboie le vieux personnage qui vient de pénétrer le bureau
Vieux ne serait peut-être pas même le bon mot pour le définir. Il paraît très, très vieux. Peut-être est-ce là un effet de la fatigue. Ou peut-être est-ce naturel. Avec sa moustache désormais grisâtre, ses épais sourcils blancs et son crâne dégarni, il a tout l’air d’un ancien militaire. Seul dément cette impression sa posture et son regard. Sa posture, avachie, voire grossière, comme s’il avait à porter sur lui le poids du malheur du monde, contraire à celle d’un homme d’armé, plus droit, plus fier, plus tout… Et ses yeux car, malgré la fatigue qu’on y lit aisément, on y sent un goût de vivre enfantin, qui n’a pas pu être blessé par les effets de la guerre.
Mais qu’est-ce qu’il en impose! On sent la fermeté rien que dans la voix dure. Ca n’est pas un plaisantin; en tout cas il n’en a pas l’air. En fait, rigolo ou pas, la première chose qu’il peut inspirer, c’est le respect. Théodore le sent et le sait. A-t-il déjà pu respecter autant un homme que celui là? Non. Désormais la chose qui l’importe c’est de réussir à l’impressionner. Il faut qu’il y arrive. Il n’a pas le choix. Non, il n’a plus le choix…
Son cœur s’accélère soudain alors qu’il réalise… Pourquoi cette entrée, si violente? Allait-il s’énerver? Sa voix avait hurlé son prénom, comme un chanteur crie dans un micro. Sauf que, même sans micro, la voix du vieil homme était aussi forte…
Théodore fut parcouru d’un frisson. Il sent que sa peur était fondée. Tout ce travail pour rien. Tous ses efforts réduits à néant. Tout est foutu, seulement à cause de lui. Le projet allait tomber à l’eau. C’est fini. La société est foutue. Et lui aussi l’est… Rien qu’à ces sombres pensées, il a l’impression de plonger à dix mètres sous terre, de s’enfoncer. Une goutte perla sur son front. Rien ne sortira de sa bouche. Il est trop intimidé.
_ J’ai lu le dossier…
Il aimait ça, en imposer, faire patienter l’homme en face de lui. Et puis surtout, les voir raccrocher à ses lèvres, comme si chaque mot qu’il pouvait prononcer décidait de la vie de l’un ou de l’autre. C’est amusant au début. Mais maintenant, il en a marre, lui, Henri Laco. Etre vénéré, c’est une chose, mais sans pouvoir faire de même en retour, c‘est lassant. Et puis, désormais, il ne veut plus être sur un piédestal par rapport aux autres. Ou plutôt il n’en a plus besoin. Il veut qu’on le considère comme tel qu‘il est vraiment, un homme et non un Dieu. Une fois il l’avait crié haut et fort, qu’il n’avait rien de plus que ses employés, qu’on n’avait pas à le traiter avec tant d’égard. Sauf que cela avait eu pour seul effet d’agrandir sa popularité au sein de ses collègues. « Qu’est-ce qu’il est modeste! C’est ça qui fait de lui un Grand! ». Pendant une semaine il s’était vu traiter encore plus que d’habitude comme un roi. Alors depuis, les plaintes de ce genre il les gardait pour lui-même.
Et là, il observe en silence Théodore Bartin, un de ses hommes préférés. Oui, car comme tout être normalement constitué, Henri Laco a autant d’amis que d’ennemis, autant d’hommes préférés que détestés. Mais, celui là, ce petit être simplet, lui plait bien. Beaucoup même, peut être plus que les autres. Il représente son secrétaire attitré sur le papier. Son bras droit en vérité. Et ça, tout le monde le savait… Pourtant, il sait que Théodore le vénère, un peu plus que les autres même. Mais il faisait ça différemment. De loin en fait. Alors que de près, il s’appliquait (sans doute fournissait-il un terrible effort) à le traiter comme un de ses semblables, voir un ami proche. Ami peut-être pas. Mais proche, si. Voilà, ils étaient, sont et seront inévitablement proche tous les deux, de près. Et de loin, Théodore respecte énormément et peut-être bien, voue un culte à Henri. Mais ce côté-là, Monsieur Laco préfère largement l’oublier…
Alors il regarde attentivement son interlocuteur, à qui il avait fait de l’effet dès son entrée. Lequel est grand et blond aux yeux verts. Il se tient droit et porte un pull Versace et un long pantalon simple; Habits du dimanche, alors qu’en semaine, il sortait les costumes Lanvin… Mais ce qui ne changeait jamais chez cet homme, c’était son regard. Un regard plein de vie et d’amour, un regard humain qui changeait Henri du reste des humains qu’il côtoyait.


Dernière édition par Pop'Smyleuse le Dim 2 Mai - 14:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Roman en cours :   Roman en cours : I_icon_minitimeMer 10 Mar - 10:46

Dans une banlieue reculée de la capitale, des magasins se préparent à fermés - c'est : "à fermer"

elle reste la bonne à tout faire de l’immeuble. Ca elle n’en doute pas, elle sait que certain la nomme la « Bonne » entre eux. Pourtant elle n’est que la concierge de cet immeuble. Et, dans les moments de grande solitude, Bernadette ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’elle leur était indispensable, à eux et cet immeuble, avec tout ce qu’elle faisait… - beaucoup de répétitions du mot : "immeuble"

Sinon c'est super ! T'a intérêt à continuer ! Very Happy
Je veux trop savoir la suite ! On pari qui vont être ensemble après les deux mecs de la fin la ? =P
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MessageSujet: Re: Roman en cours :   Roman en cours : I_icon_minitimeMer 10 Mar - 15:35

Hey Hey!
Merci de m'avoir lue (:

Je corrigerai les fautes, Embarassed
Et sinon, je le continue là maintenant Razz et Perduuuuuuuuuuuuu
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MessageSujet: Re: Roman en cours :   Roman en cours : I_icon_minitimeMer 10 Mar - 15:48

Oh merdeeeeee ! xD
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MessageSujet: Re: Roman en cours :   Roman en cours : I_icon_minitimeDim 2 Mai - 14:20

Citation :
Un regard plein de vie et d’amour, un regard humain qui changeait Henri du reste des humains qu’il côtoyait.
- Il faut que tu saches…
Mauvais début pour Théodore. « Il faut que tu saches ». On utilise ce genre de début de phrase pour adoucir l’interlocuteur, avant d’annoncer une mauvaise nouvelle, non? Son cœur se mit à s’accélérer encore un peu plus…
- Ton projet concernant la publicité pour les P-Q…
« Pet-cul »… Chez Monsieur Laco, la vulgarité était un tic de langage au moment où l’émotion était trop grande. Il suffisait! Qu’on achève Théodore, tout de suite, maintenant! Que ses souffrances s’arrêtent maintenant! Qu’il sache enfin que son projet était le pire qu’ait pu lire Henri Laco! Que cette tension épouvantable s’arrête enfin…
Une goutte de sueur perle sur son front. Ses yeux cherchent le regard de son supérieur, sans parvenir pour autant à les trouver. Son cœur bat une mesure, essayant d’aller toujours plus vite comme pour parvenir à être le premier à dépasser la limite de pulsion à la minute qu’un homme peut être capable d’accumuler. Des tremblements font s’entrechoquer les genoux de Théodore…
Jamais il n’a connu pareille attente, pareille tension… Jamais il n’a entendu ses pensées s’emmêler autant… Les conséquences de son échec. La fin de la boîte, la fin d’une estime si chère à ses yeux, la fin d’un petit, très petit, début de richesse, la fin de son parcours professionnel, et la fin de sa vie, de lui tout bêtement… Et son père, mort, évanoui dans la nature, il allait le décevoir, aussi, même s’il ne le connaissait pas et ne le connaîtrait peut-être jamais. Et son fils, il allait lui en vouloir de ne plus pouvoir lui payer ce qu’il demandait. Où pourrait-il aller chercher un nouveau travail? Où pourrait-il refaire sa vie? Tout abandonné… Tout recommencer…
Une eau étrange commence à lui chatouiller les yeux quand le grand, le magnifique, Henri Laco reprend enfin la parole, interrompant le fil de ses noires pensées…
- C’est parfait, c’est merveilleux…
« Quoi? »
- Quoi? Lâcha sans pouvoir se retenir Théodore Bartin
- Ca va faire un tabac! Ils vont adorer! Tout! La musique, les images, les voix, le produit, tout! Tout est prévu! Le slogan! Tout, grâce à ton projet! Je regrette pas, à ça non je regrette pas, de t’avoir confier ce boulot là! Tu ferais un fantastique publicitaire tu sais? Plutôt qu’être simplement mon directeur-adjoint… Enfin, qu’importe! N’importe quel travail te sied de toute façon! C’est parfait, parfait…
Devant tant d’éloge, l’homme se ratatine, devient rouge. Il bafouille quelques « merci », tente un « mais non, voyons… » modeste, et reprend avec des « mercis », devenant de plus en plus rouge jusqu’aux oreilles. Et cela par simple bonheur, le même qui envahirait un enfant ayant gagnait une médaille d’or dans son activité physique…
- Ah, Théodore, Théodore… Si cette société ne signe pas avec ça, je ne réponds plus de rien! Buvons à la réussite de « N », l’agence publicitaire française qui croulera bientôt sous les demandes de contrat!
- Déjà que… risqua le minuscule homme rouge
Et Henri Laco éclate de rire. Un rire gras, un rire chaud, un rire ayant encore une minuscule tinte d’humanité…
Il sort un grand cru d’un tiroir de son bureau, un tiroir secret qu’il ne dévoile habituellement à personne… Théodore sort deux verres à pied de l’armoire et Henri débouche bruyamment la bouteille. Les deux hommes éclatent à nouveau de rire. Ils boivent en levant haut leurs verres, heureux…

***

Il ouvre péniblement les yeux. Ses paupières sont lourdes, très lourdes, comme quand il a trop bu. En fait, il a trop bu. Il se sent barbouillé, le ventre sans dessus dessous. Où est-il? Il ne se souvient plus de rien. Pourtant, c’est loin d’être la première fois qu’il se retrouve dans cet état là… Il se relève difficilement et s’assoit péniblement. Relever? Il était donc couché? Assis? Où ça? C’est moelleux et confortable, et grand. Un lit. Il est dans un lit. Avec qui? Pitié, pas de conneries! Il se retourne lentement, plus par fatigue et parce qu’il n’a pas encore dessoulé que par effet de style. Une fille dort paisiblement juste à côté de lui. Nue. Dix sept ans surement, comme lui. Elle n’est pas trop moche. Presque belle même… En tout cas, quand elle dort, elle a bien l’air d’un ange. Ses longs cheveux lisses noirs descendent jusqu’à ses seins, en cachant une partie. Sa respiration est lente, elle lâche quelques soupirs las de temps à autres. Elle est plutôt mince, mais avec des rondeurs là où il faut…
Rassuré d’avoir attiré un si bel être dans son lit, il se lève et va jusqu’à la fenêtre. Son lit… Façon de parler. Il n’est pas chez lui. Il le sait, rien qu’à voir la décoration de mauvais goût de la chambre. Et puis, en ouvrant la fenêtre pour s’allumer une cigarette, il voit bien qu’il n’est pas dans son quartier.
Un froid mordant s’engouffre dans la pièce. Dehors, il fait déjà nuit. Les quelques lampadaires éclairent une rue petite et sale avec quelques containers débordant de déchets. La vue ne donne pas loin, juste sur un autre immeuble au pierre rouge. Très beau tout ça. Mais où est-il finalement?
La fille commence à s’agiter dans le lit. Elle gémit. Sentant revenir en lui son instinct de mufle, Martin Bartin ferme la fenêtre, se rhabille, et prend littéralement ses jambes à son coup. Il referme doucement la porte de la chambre et descend un escalier. En bas, un salon, avec des corps écroulés un peu partout, tant sur des chaises que sur le sol. Ca pue le vomis. Et l’alcool. Et un peu le shit aussi… Une fête, il avait participé tout simplement à une fête. Incapable de dire cependant chez quel ami ou connaissance il se trouvait, Martin sort précipitamment de la maison, se retrouvant dans la rue.
Toute cette agitation n’est pas bonne. Ca le remue intérieurement. Et tout ça remonte dangereusement. Il se penche en avant, pose une main sur un mur pour s’appuyer, et tout sort. Depuis quand a-t-il tout ça en lui? Il n’aurait pu le dire. Le temps n’a plus aucune signification pour lui depuis belle lurette. Il n’aime pas le voir passer. Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines. Tout ça lui donne le tournis.
Une autre vague de vomis le saisit. Tout sort. Ca va jusqu’à le faire trembler de la tête au pied.
- Shit ! Cracha-t-il rageusement
Le mur tremble soudain légèrement. Il vient d’y abattre son poing. Marre, tout simplement. Il en a marre de tout ça. Cette après-midi là, il avait fait plus d’une bêtise, il le sait. Il aurait été incapable de dire précisément ce qu’il avait ingurgité et surtout, ce qu’il avait fait et avec qui. Alors, comme d’habitude, il tente d’oublier. Il n’a jamais été à cette fête. Il n’a jamais couché avec cet ange. Il n’a jamais vomi tout ça.
Son portable vibre. Un dernier cri, avec autant de fonction qu’un ordinateur. Martin avait fait pression sur son père pour l’avoir. Il pouvait tout obtenir de lui de toute façon. Il répond sans regarder qui l’appele:
- Ouais?
- Martin?
Il fut tenté de répondre : « Non, c’est le pape, que puis-je faire pour vous? », mais se retint difficilement.
- Oui, papa, qu’est-ce qui y a ?
- Ce soir, rentre tôt.
- Ok.
- …
- Pourquoi ?
- Pour fêter quelque chose…
Martin sent son père sourire à l’autre bout du fil. Un anniversaire? Son père a-t-il trouvé une fille avec qui passer quelque temps au lit? En fait, peu lui importe.
- Ok.
- Martin?
- Quoi?
- Rentrer tôt, ça veut dire vingt heure grand maximum.
- Ok.
Et il raccroche, sans se soucier du reste. « Vingt heure, grand maximum ». Qu’est-ce que cela signifie en fin de compte? Il n’a aucune idée de l’heure du présent, alors, celle du futur… Pour l’instant, seul l’intrigue la raison du repas. Car il y aurait un repas. Il le sait. Théodore demanderait à Bernadette gentiment et poliment comme elle n’en a point l’habitude de lui confectionner de bon petits plats. Et le tour serait joué. Il y aurait un long repas au chandelle qui n’en finirait pas… Un repas au chandelle avec son père…
Epuisé par avance à l’idée de ce qui l’attendait, Martin ne put réprimé un long soupir de fatigue. Il pense à traîner un peu avant de rentrer. Même si en fin de compte, il n’a nulle part où aller. En fait, Martin fait parti de ces jeunes, dévergondés en général, orphelins le plus souvent, qui avance dans la vie sans but réel. Il ne va au lycée que de temps en temps, voyage de fête en fête, multipliant les conquêtes. Pour ses dix sept ans, Martin a d’ailleurs une liste de chasse assez impressionnante. Le plus étonnant étant qu’on ne peut trouver sur son ardoise seulement des histoires d’un soir qu’il efface du jour au lendemain, sans se soucier du cœur meurtri qu’il peut laisser derrière lui.
Martin fait parti de ces jeunes qui errent dans la vie comme des chiens perdus dans la rue. Qui attendent juste un petit signe qui vienne les sortir de là, pour aller quelque part, ailleurs, loin de leur pauvre vie sans aucune douceur. Il fait parti de ces jeunes qui tentent d’oublier dans quel pétrin ils sont, qui veulent oublier qu’ils savent où ils sont, c’est-à-dire, dans un capharnaüm incroyable dans lequel ils n’arrivent pas à se sortir. De ces jeunes qui, pour faire abstraction de leur réel savoir de la vie, trop lourd à porter sur leurs frêles épaules, boivent et fument, comme leur a interdit leurs parents quand ils n’avaient encore que douze ans, et qui, avec le temps, ont oublié leurs faibles recommandations. Oublié les pauvres interventions sur le « Sex & Drug », oublié que fumer c’est mal, oublié les conséquences de litres d’alcool dans le sang, oublié tout.
Et Martin boit, et fume, et se drogue, et expérimente l’amour physique. Il a oublié à quel point c’est mal, d'un certain point de vue en tout cas.
Alors, il continue d’errer dans sa vie, perdu.
Il sort son portable pour regarder l’heure. Il fixe vaguement pendant une bonne minute la pendule qui indique un « 18:30 » clignotant, et éteint finalement son portable, sans avoir aucune idée de l’heure qu’il peut bien être. Il entreprend finalement d’aller marcher un petit peu, histoire de découvrir le coin…

La rue où il se trouve est glauque. Des centaines de sacs de poubelles s’entassent un peu partout et de l‘urine mène une course acharnée pour tenter de gagner la plaque d‘égout, le tout dégageant une odeur nauséabonde à vomir qui ne le touche point, puisqu’il n’a déjà plus rien en lui. Des traces de liquide méconnaissable tapissent les murs en pierre rouge. Certaines parties de ces derniers sont détruites, laissant une partie ouverte publiquement sur le rez de chaussée de l’immeuble. A l’intérieur, des morceaux de bouteilles de verres éclatés. Le seul son de l’écoulement de l’urine à travers la rue jusqu’à la plaque d’égout brise le silence inquiétant des lieux. Un lampadaire éclaire faiblement tout cela.
Le décor macabre ne touche point Martin. Non, car autre chose attire, en plus de ses yeux, tous ses sens. Il ne sent pas le danger, il le sait. Il sait que quelque chose le menace. Il se retourne. Derrière lui, dans la nuit, terriblement noire ce soir, des jeunes ricanent. Ils sont cinq ou six. Une bande.
Son instinct primitif le fait avancer plus vite. Les rires se rapprochent dangereusement, le faisant suer malgré le froid. Qui sont-ils? Dans la rue, peu importe. Martin est sur leur territoire, il le sait, comme il sait qu’il n’aurait jamais du être là. Dans la rue, c’est la loi du plus fort, sur le plan physique bien sûr, car l’intellectuel n’a point sa place ici. Règne ici seulement l’instinct primitif des hommes, c’est-à-dire savoir cogner, s’enfuir, et avoir un minimum d’intelligence pour trouver à manger et à boire. Dans la rue, Martin a l’habitude de s’y trouver. Il la connaît par cœur, sait s’en sortir quand il est dans l’incapacité de rentrer et a appris à faire la connaissance de ces hommes de rues qui, à cinquante ans, errent toujours une bouteille à la main, se frayant un chemin facilement parmi ceux qui s’y sont retrouver, tandis que ces derniers font un grand écart pour ne pas se trouver sur son passage.
Dans la rue Martin connaît tout le monde. Et eux, peut-être les a-t-il déjà croisé, peut-être pas. Pourtant, il connaît très bien ses chances, inférieures ici à zéro. Il accélère un peu plus le pas, en même temps que le rythme des battements de son cœur.
Et puis finalement, comme tout être saisi par la panique, il se croit plus malin que les ricanements derrière lui. L’infime espoir de pouvoir s’en sortir sans aucun coup se saisi de lui. Il se persuade qu’il peut être meilleur qu’eux, que ce coup-ci, l’intelligence vaincra. Il y croit dur comme fer. Son cœur s’accélère encore plus, mais cette fois, ce n’est pas la peur qui le rythme, mais l’excitation de la découverte de son nouveau géni.
Comme tout être, il tente de les semer, de les perdre. Il croit en ses capacités dans la rue. Alors, au dernier moment, il tourne dans une ruelle. Fière de lui il avance encore plus vite. Pourtant, les ricanements redoublent…
La peur recommence à le gagner. En face de lui, un mur rouge se dresse, sans aucune autre issue. Une impasse.
Ils l’ont rattrapé. Il se retourne, tremblant. Six jeunes en tenue de basketteurs se tiennent derrière lui. Ils puent l’alcool, presque autant que lui. L’un, plus gros que les autres, se tient plus en avant. Sans doute le chef de bande. Derrière lui, les cinq autres discutent entre eux, de la langue connue seulement des personnes soûles. A chaque « phrase » lancée, les rires redoublés, de plus en plus bêtes, de plus en plus gras. Un, le plus petit en fait, fait l’effort de débiter une longue, très longue phrase qui parut interminable à Martin.
Ils ricanent.
Martin ne saura jamais ce qui ne leur a pas plus chez lui. Il ne saura jamais pourquoi sa tête ne leur est pas revenue.
Ils avançaient petit à petit vers lui, le coinçant contre la paroi de pierre rouge. Ces pierres… Il n’en peut plus de les voir. Du rouge partout, à gauche à droite, devant, derrière, partout. Partout autour de lui, de ce rouge moche, salissant, sombre. Il le vomit, ce rouge. Une fois qu’il fut contraint de le coller, il ne peut réprimer un tremblement de dégoût, que les jeunes basketteurs prirent pour un tremblement de peur.
Ils ricanent.
Il n’a pas peur. Après tout, ça n’est pas la première fois qu’il se retrouve dans ce genre de situation. Il en fait une sorte de routine de sa petite vie. De toute façon, sa fait parti de son errance la violence, bien qu’il préfère la provoquer lui-même que la subir…
Alcool, sexe, drogue, violence et dix-sept ans…
Un premier coup s’abat. Entre les côtes. Un pied ou un poing…
Martin ne criera pas. Il ne veut pas leur donner cette satisfaction. Il va se laisser se faire frapper, sans rendre aucun coup pour éviter qu’ils ne redoublent de violence, sans leur donner aucun cri de souffrance pour garder son honneur.
Le second coup l’atteint bien au ventre, un coup de pied, le faisant s’étendre par terre.
Il n’est pas une mauviette, loin de là. Il n’a pas envie de se battre aujourd’hui. Pas envie de lutter contre six gars, peut être armés. Il sait mesurer ses chances. Aujourd’hui il n’en a aucune. Pas un instant il n’a pensé à appeler à l’aide, du secours, la police, qu’on les arrête. Mais c’était autant pour lui que pour eux.
Un coup l’atteint au sternum, le forçant à cracher du sang. Désormais, il lui est impossible de les compter, tant ils sont nombreux, et redoublant un peu plus de violence, plus les minutes passent. Il ne peut que constater qu’aucun coup n’a tenté de l’atteindre au visage…
La douleur est intense. Elle lui brûle la peau. Et pas seulement. En lui, il n’est plus qu’une immense boule de chaleur. La douleur le brûle de partout. Tous ses membres lui semblent lourd. Quand un était épargné une minute, il se voyait attaqué encore plus violemment la minute suivante.
Ce moment semble durer une éternité. Si Martin ne cri pas, son corps lui n’a de cesse de hurler silencieusement. Sa peau est entaillée par endroit. Et c’est à ces endroits là que les jeunes s’acharnent, pour le faire souffrir, pour lui retirer au moins un cri, un seul, un vrai qui sortirait de ses entrailles.
Le sang bat à ses tempes. Il a envie de leur hurler d’arrêter. Il se mort puissamment la lèvre, jusqu’au sang, pour éviter. Il les regarde un instant. Pas au bon moment, vraisemblablement, puisqu’il voit un de ses agresseurs sortir une bouteille d’alcool.
Peut être que s’il n’avait pas vu la bouteille il aurait moins souffert. Peut être que s’il ne les avait pas regarder, la douleur aurait été plus courte, plus rapide au lieu de durer l’éternité.
Le jeune a versé plus d’une goutte sur le corps de Martin, là où les plaies sont béantes. Son sang brûle et pulse, comme s’il voulait sortir de ses veines. Son corps n’est plus qu’un immense feu de douleur. Il se tend et finalement se repli sur lui-même, en boule. Un des jeunes traite Martin de tous les noms, dont certains qui n’existent même pas dans la langue française. Mais il n’entend rien. Il n’arrive plus à entendre autre chose que les battements de son cœur dans ses tempes. Il se concentre pour ne pas crier, s’enfonce le poing pour ne pas lâcher le cri de douleur qu’il retient dans sa gorge.
Un dernier coup s’abat en plein milieu de son ventre, le faisant encore une fois cracher du sang.
- Crève! Lui lance le plus gros de la bande.
Ils ricanent une dernière fois, et puis leurs rires s’éloignent loin, de plus en plus loin de Martin. Il ouvre les yeux et ne les voit plus. Ils sont partis. Ils l’ont abandonné là. Ils le laissent crever là, comme un pauvre chien à moitié mort écrasé. Ecrasé par le poids de leur coup.
Il n’a plus la force de se relever. L’envie de dormir là, sur le sol, le prend. Il veut reporter à plus tard la douleur de la marche. Il veut dormir pour pouvoir rejoindre son père à son appartement pour fêter quelque chose. Il ne sait toujours pas quoi. Et il n’en a toujours pas envie.
« Vingt heures au plus tard. »
Il l’attendra bien une heure ou deux de plus, de toute façon.
Alors que ses yeux commencent à se fermer, il lâche le seul mot capable de résumer ses pensées: à la place d’un cri de douleur, il lâche, du bout des lèvre, un « Shit », franc et massif, bien expressif tel l‘aboiement fatigué du chien…
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Enorme ! ♥
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