Et voici la mienne >>
Toni Zambudio
Avenida 20 de Octubre
Mexico, Mexique
Pedro Zamidi,
Maire de Ciudad Juarez, Mexique
Objet : Ciudad Juarez
A Monsieur le maire, et à tous mes lecteurs,
Je suis Toni Zambudio, journaliste de mon Etat. Je me suis rendu il y a peu dans cette bonne vieille ville qu’est Ciudad Juarez. J’ai été touché à la vue de ces enfants, si insouciants encore et jouant avec ce qu’ils trouvent. Leurs esprits, à eux, ne seront certainement pas abrutis ou pervertis par tous ces jeux vidéos ou autres, au quels jouent les occidentaux d’aujourd’hui. Ils découvriront sans doute, comme nous à notre époque, les jeux faits mains et de terrains. Ils resteronts insouciants, du moins jusqu’à un certain âge, tant qu’ils seront enfants…
Je ne puis, pour cette courte enfance auxquelles ils devraient tous avoir droit ici, ne pas tirer mon chapeau pour cet effort à Ciudad Juarez.
Cependant, vous dire que cette ville qui est la vôtre est un des plus belles que j’ai jamais vues serait un énorme mensonge d’hypocrisie… Les lignes qui suivront n’ont pas pour but de vous offenser, seulement de vous faire part de mon opinion, pour changer Ciudad Juarez. Je ne sais, monsieur le maire, si d’autres visiteurs de votre ville vous ont déjà fait parvenir un courrier semblable à celui-ci. Aussi, si tel est le cas, je m’en excuse par avance et regrette que cela n’ait rien changé.
Tout d’abord, sachez que j’ai été choqué. J’ai été choqué de voir où tous ces gens vivent, et dans quelles conditions. J’ai été choqué de voir la misère des lieux et la pauvreté de tous ces gens. Ce n’est pas tous les jours qu’un tel spectacle s’offre à nos yeux et je suis prêt à donner et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ne plus assister à ce triste spectacle. Il faut que vous sachiez que les voir tous ainsi provoque en tout personnage doté d’une once d’humanité un pincement au cœur, qui va jusqu’à vous saisir à la gorge pour que les larmes vous montent aux yeux.
Peut être ne vous baladez-vous pas souvent dans les quartiers peuplés de bidonville à l’Ouest de la ville. Ou peut-être, au contraire vous baladez vous très fréquemment dans ces endroits et n’avez-vous plus conscience de ce qui se passe autour de vous, pour que les faits pour paraissent normaux.
Mais, il est tout de même étrange que rien n’ait été signalé publiquement jusqu’à aujourd’hui ! J’ai vu des maisons improvisées avec de simples cartons ; de simples bouts de tissus que les habitants doivent sans doute porter, sécher au dessus d’une flaque d’eau sale. J’ai vu des enfants jouer à côté de la mort sans s’en attendrir ! Je n’ai par contre pas vu un seul mètre carré de nature, mais j’ai vu la pollution et la saleté partout. J’ai vu la pauvreté de ces gens. Je suis indigné, Monsieur et chers lecteurs, de voir surtout clairement que jamais rien n’a été fait jusqu’à aujourd’hui !
Je ne puis désormais qu’espérer que quelques personnes finiront quand même cette lettre et suivront les quelques mesures que je propose.
Il est vrai que ma lettre peut paraître brusque, voire impolie. Je m’en excuse aussi, mais il faut savoir qu’il est dur de tourner pareils « aveux » de manières sympathiques.
Pour commencer, je pense que nous ne pourrons pas remédier totalement à la pauvreté de ces gens. Seulement les libérer d’un peu de misère. Car il faut savoir que la pauvreté n’est que la cause de la misère. La pauvreté est dûe à l’argent. La seule chose que nous pouvons faire, c’est d’aider ces gens à trouver du travail.
La misère, je ne dis certainement pas qu’elle va être plus facile à régler. Mais, pourquoi ne pas construire plusieurs grandes maisons pouvant accueillir quatre ou cinq familles ? Ces maisons pourraient être « immenses » et confortables. Je sais que les habitants de Ciudad Juarez seraient prêts à construire. Il faudrait juste quelques financements pour les matériaux et les trouver. C’est à ce moment là que j’en appelle à vous Monsieur le maire et lecteurs. Quelques dons ne pourraient pas faire de mal et je compte quelque peu sur la présence de Monsieur le Maire pour diriger tout ça. Mais, si besoin est, je serais disponible pour tous ces pauvres gens. Vous pouvez donc compter sur moi, quoiqu’il advienne.
Ensuite, ou tout de suite, il faudrait régler le problème de la saleté dans Ciudad Juarez. Les gens ne devraient pas vivre dans ce genre d’endroit. Il ne faut pas se poser la question de comment tout cela est arrivé mais plutôt de comment y remédier. J’ai quelques réponses mais je ne puis savoir si vous en avez d’autres. Aussi, une petite manifestation de votre part va devoir s’imposer.
Je pense qu’il faudrait compter sur la présence de quelques bénévoles pour passer dans ces rues et nettoyer un peu tout ça. Peut être le passage des éboueurs serait-il aussi nécessaire ? Il faudra sans doute également redonner à ces gens qui vivent depuis trop longtemps déjà dans ces conditions, une petite leçon de vie et d’hygiène.
Je vous le demande à vous : Seriez vous capable de boire cette eau polluée, de jouer dans de la boue à côté d’un chien mort ? Je serais étonné de voir des réponses positives à cette question. Je serais pourtant heureux de recevoir des lettres proposant une aide à Ciudad Juarez.
Ces gens ont besoins de vous et vous le savez.
N’ayez pas peur que votre bon cœur vous perde : N’est pas né celui que je laisserai en profiter !
Si vous avez eu le courage de finir cette lettre, je vous en remercie.
Sur ce, je vous souhaite une agréable vie, en espérant recevoir une réponse,
Toni Zambudio.