Voici une autre nouvelle Ghore que j'ai écrite. J'essairai de faire la prochaine plus joyeuse. Les quelques scènes d'horreur sont tirés de scènes du film SAW que m'a racontée Lucas X)
A tous ceux qui ont souffert par ma faute,
Et à tous les autres qui ont croisés ma route,
Je vous dédie cette lettre de confession qui achèvera ma longue route de vie…
J’ai aujourd’hui quatre vingt ans, je suis né un 11 novembre 1910, huit ans piles avant l’armistice. J’ai passé mon enfance dans la mort et la peur constante. Chaque jour envoyait de nouvelles personnes à la guerre, synonyme de mort violente, bien qu’il ne faille le dire à l’époque, puisque la guerre c’était pour sauver la patrie, à ce qu’on m’a dit. Je n’ai jamais bien compris pourquoi j’ai toujours vécu dans la terreur. Ma mère est devenue folle à la minute où on lui a annoncé que mon père était mort, c‘était en 1915. A la maison, ce n’était plus que cris, souffrance et sang. Je n’ai connu que ça. Jamais je n’ai pu avoir l’enfance que tant d’autre ont eu. Aux années de mes 5 et 6 ans, j’imaginais autant dans mes cauchemars que dans mes rêves, des scènes toutes plus horribles que les autres, jusqu’à ce que je me réveille… En riant.
Ces souvenirs sont plutôt flou dans ma mémoire. Les médecins disent que c’est parce que je voulais oublier cette partie innocente de moi qui m’a fait devenir ce que je suis. Ils disent que c’est cette période là qui m’a rendu fou. Et c’est les psychologues qui m’ont donné le nom de code de « psychopathe ». Au début, je n’ai pas compris pourquoi je n’étais pas normal alors que les noms professionnels des personnes que je côtoyai commençaient tous par « psy ». J’en ai eu marre et je me suis enfui du centre où je me trouvais, à quinze ans. J’ai enfin pu vivre avec ceux qu’ils appelaient « la normalité». Cinq ans après, quand je me suis rendu compte que les gens ne comprenaient pas et ne prenaient pas le même plaisir que moi à la souffrance, je me suis accordé « la différence ». Je n’étais pas comme les autres. J’étais différent, unique en mon genre. C’est dur mais c’est agréable, parce qu’on se sent supérieur aux autres par moment. Surtout quand on voit la peur se lire sur leurs visages, on a comme un pouvoir immense sur eux. Alors, j’étais bel et bien un psychopathe… Et j’assumais. J’étais bien dans ma peau…
Un jour où les médecins m’avaient remis la main dessus pour quelques semaines, j’ai lu une note sur le bureau d’un docteur que j’appréciais:
« Le danger chez cet homme, c’est qu’il se rend très bien compte de ce qu’il fait. Il sait qu’il n’est pas normal et il en prend un plaisir sadique. Il a compris qu’il était un psychopathe et il aime ce titre. Il obéit cependant rapidement, ce qui peut être un atout comme un défaut. Si jamais un homme lui demandait de tuer une personne pour satisfaire son ambition personnelle, le sujet exécuterait l’ordre sans aucun scrupule, juste pour satisfaire son propre égo. Ce sujet doit être traité le plus rapidement possible. »
Avant de m’enfuir, je me suis moi-même occupé de son cas à lui, me sentant trahi. Je puis vous assurer qu’il est mort dans d’atroce souffrance, mais dignement, me regardant dans les yeux d’un air confiant jusqu’à être totalement mort.
Je vais arrêter ici de vous parler de mon « enfance » qui a dut bien vous attendrir. Aussi j’espère (ou pas) que cela aura servi à excuser la plupart de mes actes…
1942. Une date, quoi de plus , L’année de mes trente deux ans, huit ans avant le demi siècle, le Génocide Juif. Tout le monde sait ce qui s’est passé. Ou plutôt, crois savoir. Parce qu’il reste une part de la vérité qui n’a jamais été révélée jusqu’à ce jour. Reprenons depuis le début…
Après avoir tué le docteur, je me suis enfui du centre français où je me trouvais. Par des moyens connus de moi seul, je me suis retrouvé en Allemagne. Ou plutôt, je suis arrivé jusqu’à la frontière allemande. Là, un soldat ennemi, un SS je crois, je n’ai pas bien compris, m’a demandé de le suivre. J’étais au courant que la seconde guerre mondiale faisait rage depuis longtemps déjà. J’étais aussi au courant de la haine que portait Hitler aux juifs. Ils les recherchaient en France aussi. J’ai suivi le soldat. Il m’inspirait de la sympathie et de la pitié, lui petit homme tout sale. Et puis, sans savoir pourquoi, je me suis retrouvé devant le Fuhrer du Grand Reich. Il me chargeait d’éliminer de la façon qu’il me plairait les juifs. La solution finale était lancée. C’était moi. Hitler me trouvait plus intelligent, plus intéressant et plus serviable que ses chambres à gaz. Il avait besoin de moi, je ne pouvais le laisser tomber, comprenez.
Tous le monde connaît le charme des discours de Hitler. Tout le monde sait qu’avec de simple mot, il était capable de vous faire croire que l’éternité et le père Noël existaient.
Je n’avais rien de spécial contre ses juifs. Ni Haine, ni Amour. Peu m’importait d’ailleurs de savoir s’ils étaient Chrétien, Musulmans, Bouddhistes ou Juif d‘ailleurs. Puisque, qu’est-ce qu’une religion, à part un Dieu et des croyances?
J’avais le droit de tuer comme bon me semblait. Comme si j’allais me priver! La mort pour moi, c’est ma façon de vivre. A ce jour, je n’ai jamais connu que ça… Ai-je déjà pu voir un enfant rigoler, un homme aimer et une femme sourire? Non jamais, bien que je sache que ces spécimens existent bel et bien…
J’ai été l’auteur des plus vils stratagèmes de meurtres. Certains se sont entretuer pour vivre. Mais quand bien même il restait un survivant, ce dernier avait pour seul honneur de mourir de mes mains, sans aucune autre arme. Ma mémoire n’a peut être pas enregistrer toutes mes œuvres, mais il l y en a quelques une qui demeurent présentes dans mon esprit.
Par exemple, cet homme dont j’avais enchaîné chacun des membres avec de fines chaînes de barbelés. Je lui avais dit « reste 10 jours comme ça, nu sans rien pour t‘alimenter, les issus resteront ouvertes, si tu peux, tu pourras t’enfuir. Sache qu’il n’y a aucune clé pour défaire ses chaînes de barbelés qui t’entourent. »
Et je l’ai abandonné là. Chaque jour pourtant, après avoir brûlé lentement une ou deux femmes, je passais le voir. Il tentait de déchiqueter le fil, il arrachait sa propre chair pour libérer ses membres et sa bouche était ensanglanté. Pourquoi se débattre tant pour survivre? Ne voyait-il pas qu’il mourrait, quoi qu’il advienne, pour une raison qui m’échappait moi-même? Je prenais pourtant un plaisir exquis à le voir se débattre tous les jours. Il provoquait en moi une excitation que je ne me connaissais pas: Il mélangeait souffrance et rage de vivre. Je n’avais encore jamais vu ça. Malheureusement, il n’était pas un surhomme. Il mourut au bout du cinquième jour. Le froid, vif, avait eu raison de lui ainsi que ces plaies béantes où s’engouffraient les pires saloperies que l’on pouvait trouver en ces temps où l’odeur de sang dominait tout.
Il n’empêche qu’il m’avait donné goût à ça. Imaginez tous ces gens tuaient de mes mains, où plutôt de mon fouet. Comment peut-on mourir de cette façon? Il est vrai qu’il fallait y penser, je l’admets… Imaginez juste des plaies ouvertes par des coups de fouets secs et violents. Puis, voyez l’eau glacée dégoulinait sur tous ces corps. Entendez les cris de souffrance à chaque nouveau coup sous cette eau glacée. Sentez l’odeur de sang envahir les alentours. Voyez les regards désespérés de ses innocents et goûtez y. Goûtez au plaisir de droit de vie ou de mort sur eux. N’est-ce pas merveilleux tout cela? N’est-ce pas merveilleux de se sentir vivant alors qu’eux sont aux portes de la mort?
Vous racontez tous mes actes ne serviraient qu’à vous écœurez au point d’en vomir, vous pauvre créature perdue dans un monde où la maladie vous dépasse. Sachez au moins que j’ai pris un immense plaisir et que Hitler avait réussi à donner un sens à ma vie. Bien sur, le reste n’a plus été que course poursuite à travers les pays. J’ai du d’ailleurs oublier ça et là des humains séquestrés par moi-même. Je vous laisse donc le soin de les retrouver, bien que je doute qu’ils soient encore en vie, après toutes les souffrances que je leur ai fait endurer.
Vous n’aurez jamais le loisir d‘essayer de me guérir ou de me tuer.
Je suis moi-même au porte de la mort, au moment où j’écris cette lettre.
Je sais très bien que mes actes sont incompréhensibles, irréparables pour vous. Vous ne me comprendrez d’ailleurs jamais et moi non plus, je ne vous comprendrais pas.
Aujourd’hui où je suis au porte d’une mort certaine, dû à une maladie dont je ne connais la cause, je compte avoir encore une fois ce droit de vie et de mort.
Je suis censé mourir dans les deux jours à venir. Je mourrais dans l’heure qui suivra la fin de cette lettre.
Je mourrais moi-même et ne laisserais pas la maladie où une autre personne avoir raison de moi.
A quinze ans je me suis jurer de mourir à quatre vingt.
J’ai quatre vingt ans, et, par respect à tous ces gens exterminés par ma faute, je compte m’infliger les même souffrances que je leur ai faite: j’ai retrouvé un lointain cousin aussi psychopathe que moi qui se fera un plaisir d’exercer ma liste de souffrance (une copie est jointe à cette lettre).
Cette lettre aura simplement servi à me confesser. Peut-être aussi à révéler au grand jour ma vie. Quand vous lirez tout ceci, je serais déjà mort.
Ne me cherchez pas: Mon corps sera sans doute découpé en petites lamelles éparpillées un peu partout dans le monde.
Il faut finir ici. Je fini.
Bonne souffrance interminable à vous,
P. Winker